Les chèques « anti-inflation » qu’enverra le gouvernement du Québec à près de 6,5 millions de contribuables coûteront 3,5 milliards, a confirmé mercredi le ministre des Finances, Eric Girard. Les particuliers qui gagnent moins de 50 000 dollars recevront ainsi 600 dollars. La somme diminuera ensuite graduellement pour s’établir à 400 dollars dans le cas des revenus de 54 000 à 100 000 dollars. Même processus pour passer de 400 dollars à aucune aide financière, pour ceux qui gagnent de 100 000 à 104 000 dollars (et plus). L’argent sera versé avant la fin de l’année — l’expression « le chèque est dans la malle » s’applique ici au sens littéral. La mesure vise à aider (presque tous) les Québécois à composer avec la hausse du coût de la vie, mais de nombreux économistes craignent que les chèques aient plutôt l’effet d’alimenter le feu inflationniste en augmentant la consommation…
Avec à peine un mois de recul, les images de la soirée électorale du 3 octobre au Parti libéral du Québec apparaissent un brin surréalistes. La cheffe Dominique Anglade tout sourire sur la scène, les bras levés. Les étreintes avec les candidats élus. Les applaudissements. Ce qu’il reste de tout cela ? Comme un grand malaise.
Menée par d’anciens députés, alimentée par le silence du caucus actuel, nourrie par Marie-Claude Nichols (qui avait été expulsée de ce caucus), la fronde anti-Anglade a donc eu raison de la principale intéressée, qui a démissionné lundi. L’ex-cheffe aurait pu s’accrocher un moment, tenter de juguler la crise et de tenir jusqu’à un vote de confiance. Mais à quoi bon ? Elle était visiblement face à un parti qui ne voulait pas d’elle et de sa vision. Sa sortie était nettement plus élégante que le traitement qui lui a été réservé.
Cela entraîne la question suivante : que désirent donc ce parti et ses militants, justement ? Mystère. Chose certaine, un changement de chef ne règlera pas magiquement les problèmes du Parti libéral du Québec. Ils sont à la fois structurels et philosophiques. Faire sauter Dominique Anglade n’était ainsi que l’étape la plus facile d’un processus qui s’annonce long… La bonne nouvelle pour les libéraux : il y a déjà au moins un candidat qui souhaite brasser des idées et sonder les militants — la sortie du député André Fortin jeudi matin était sans équivoque à cet égard.