vendredi 11 septembre 2020 /// L'actu des labos
Thanks
for voting
Rappelez-vous il y a quelques numéros, nous vous avons demandé votre avis sur nos prochains sujets d'enquête. On a des tonnes d’idées ; ça nous arrangeait bien que vous nous aidiez à les départager.
Et le vainqueur est, après un suspens insoutenable… « Quand les labos montent une asso » (environ 52% des voix). Sujet que nous allons donc traiter bientôt.
En attendant, voici un numéro spécial sur La science se met au vert, un sujet pour lequel vous aviez déjà voté avant les vacances et qui était arrivé au coude à coude avec Le dessous des altmetrics. Enjoy !
Bonne lecture,
Lucile de TMN
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A partir d'ici 5' de lecture reposante.
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Vers une recherche plus verte ?
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Réduire l’empreinte carbone de la science, c’est une des ambitions affichées du CNRS. Mais aussi et surtout un gros enjeu pour les chercheurs.
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Ceci ne sera pas un débat sur les OGM.
Surtout des chercheurs. Les professionnels de la recherche n’ont pas attendu pour s’organiser. On peut citer le mouvement No Fly Climate Sci qui prône depuis 2017 une diminution des voyages en avion ou le groupement de service EcoInfo qui milite depuis quatorze ans pour une informatique éco-responsable. Ce dernier propose entre autres un outil permettant de calculer les émissions de GES liées aux équipements informatiques.
Un collectif d’ampleur nationale. En France, l'initiative qui monte, c’est Labos1point5. Fondée par deux chercheurs en mars 2019, le collectif regroupe aujourd’hui plus de 300 professionnels de la recherche actifs dans six équipes de travail. Parmi leurs nombreux projets, la création de l’outil GES1point5. Celui-ci permettra de réaliser un bilan des émissions de gaz à effet de serre au sein d’un laboratoire.
Bientôt dans les bacs. Le premier volet de GES1point5 tiendra compte des émissions liées au bâtiment (chauffage, énergie, gaz réfrigérant) et aux déplacements (véhicules propres au labo, missions et trajet domicile-travail des personnels). Ils ont déjà été cité par le CNRS en juillet, mais quand sortira GES1point5 ? Très bientôt ! Testé par dix labos au printemps, le logiciel sera dès cet automne à la disposition de tous. Ne reste qu'à s'en emparer.
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Le h-index a-t-il le mal de l'air ?
Il n'y a pas de corrélation — ou une très faible — entre h-index et voyages en avion : c’est le résultat de deux études menées par des universitaires en interne (l’une à l’UBC au Canada et l’autre à l’EPFL en Suisse). Pour Jane Lecomte de Paris-Saclay, c’est la preuve qu’« il est déjà possible de réduire l’empreinte carbone de la recherche sans en dégrader la qualité ».
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Un chiffre qui en dit long
2 250 euros
serait la valeur moyenne d’une publication scientifique d’après une étude tout juste publiée dans Research Policy. Les auteurs, économistes, ont utilisé différentes méthodes pour attribuer à la sacro-sainte publication une valeur monétaire. Celle-ci traduirait les bénéfices que tirent les chercheurs et institutions de la consultation d'un article (connaissance, renforcement des capacités...). La fourchette haute monte à plus de 8000 euros. Prêts à sortir Le RIB ?
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Un outil dans la boîte
Éthique, quand tu nous tiens
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3 questions Ă ... Tamara Ben Ari
« Jusqu’à quel point peut-on diminuer nos émissions ? »
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A l’origine du collectif Labos1point5 avec Olivier Berné, l’agronome Tamara Ben Ari nous décrit la création de l’outil GES1point5.
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Pourquoi faire un outil propre à la recherche ? Il arrive souvent que des bureaux d’étude soient missionnés pour établir des bilans GES. Mais au sein du collectif Labos1point5, nous voulions produire un outil libre qui permette de simplifier la démarche des laboratoires. Il nous tenait également à cœur d’implémenter les méthodes scientifiques : estimation des incertitudes, publication des résultats dans des revues à comité de lecture… Enfin, nous souhaitons créer une dynamique dans la recherche, sensibiliser les personnels et éventuellement donner l’exemple dans d’autres secteurs d’activités ou à l’étranger.
En quoi l’échelle du laboratoire est-elle pertinente ? Le but est de fournir une information claire et objective aux laboratoires pour qu’ils puissent délibérer en interne d’une trajectoire de réduction de leurs émissions de GES. Nous sommes convaincus que c’est la meilleure échelle à laquelle prendre ce genre de décisions car les labos sont les mieux placés pour savoir quels arbitrages ils doivent ou peuvent réaliser.
La recherche doit-elle réduire ses émissions de GES autant que les autres secteurs ? Tout le monde doit réduire, dans le secteur privé comme dans les services de l’Etat. Une manière d’aborder les choses est de se poser la question : jusqu’à quel point peut-on diminuer nos émissions sans dégrader la qualité de la recherche ? En tous cas, on ne peut pas se contenter de dire : « On ne fait rien dans la recherche car nous sommes au dessus de ces efforts de réduction ».
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Des infos en passant //////// Le peer review contre rémunération ? Un américain lance l’idée //////// Nature vous trace grâce à 73 applications sur son site, dénonce Björn Brembs //////// Témoignage d’un enseignant précaire qui craque sur Université Ouverte //////// L’écossais Stuart Ritchie sort un livre sur l’intégrité scientifique. Extraits sur Retraction Watch //////// Un colloque sur les données de la recherche : ce sera le 8 octobre à l’université de Lorraine //////// La transition équitable de l’open access ? Elsevier vous en parle //////// L'astrophysicienne Françoise Combes vient de recevoir la médaille d'or du CNRS 2020 ////////
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On vous a transféré ce mail ? On est flatté. On le serait encore plus si vous acceptiez de nous tester : cliquez ici ou répondez "oui" à ce mail.
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Votre revue
de presse express
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- Bandes de machos. Numerama dénonce les biais sexistes dans les essais cliniques. Les femmes en sont souvent écartées. Les conséquences ? Surdosage et surcroît d’effets secondaires chez les patientes que chez les patients.
- Silence, on chat. Vous communiquez avec vos collègues via WhatsApp ou Twitter ? Mais qu’utilisent les chercheurs en Chine, où ces applis américaines sont interdites ? L’équipe de Nature Methods a sondé les intéressés qui avouent faire un usage intensif de la plateforme WeChat.
- Bye, bye Britain. Après 25 ans passés au Royaume Uni, le Brexit aura eu raison de Ulf Schmidt, professeur en histoire de la médecine, raconte The Guardian. Trop déçu du virage que prend le système britannique, il quitte l’université de Kent pour un poste à Hambourg, emportant avec lui « sa famille et ses millions ».
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Et pour finir…
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Un masque qui suit les mouvements de la bouche, comment ne pas y avoir pensé ? Au départ très certainement une blague, le bricolage de Javon Frazier, créateur de jeux vidéos, a été tellement médiatisée qu’il essaie maintenant de les vendre. Le succès ne prévient pas, n'est-ce pas, jeune entrepreneur ?
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